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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 5 février 1862, mercredi matin, 8 h. ½

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour, que toutes les bénédictions de Dieu soient sur toi et tout mon amour par surcroît. Comment vas-tu ce matin, mon cher petit homme ? J’espère que tu as passé une good nuit aussi bonne que la mienne, ce qui n’est pas peu dire car j’ai dormi comme une vraie marmotte.
Au moment où j’allais me coucher hier on a frappé à la porte ; c’était ton fils Victor [1] qui revenait demander si on n’avait pas trouvéa des stamps à lui. Il pensait en voyant de la lumière dans la salle à manger que tu étais encore chez moi. Il avait besoin de ses stamps pour faire partir son Shakespearea [2] ce matin. Suzanne s’est mise à la recherche et a trouvéb les susdits sous la table ce dont il a été ravi et moi aussi ; puis il est parti non sansc s’être trop excusé et voilà l’incident. Quand je suis montée dans ma chambre toute lumière avait disparu de la tienne ce qui ne m’a pas empêchée de t’envoyer mon plus tendre bonsoir. Cher adoré, que Dieu te garde de jour et de nuit c’est ma prière unique et qu’il fasse de ta vie ma vie, de ta mort ma mort et qu’il ne nous sépare jamais en cette vie ni dans l’autre. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF, 16383, f. 32
Transcription de Chantal Brière

a) « Shaskpeare ».
b) « trouver ».
c) « s’en ».

Notes

[2François-Victor Hugo traduit l’œuvre de Shakespeare.

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