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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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27 juin 1882

Paris, 27 juin 1882, mardi matin, 9 h.

Cher bien-aimé, je te fais souvenir que tu as séance publique à deux heures au Sénat. Je crois qu’aujourd’hui, par exception, l’ordre du jour contient au moins un article intéressant, celui du parti à prendre pour les ruines des Tuileries [1] : je ne parle pas des autres paragraphes qui se ressemblent tous comme deux gouttes de pluie. Il faut aussi que tu penses à envoyer l’argent du mois de juillet à Mme Chenay et que tu répondes aux diverses questions qu’ellea te fait touchant les affaires intérieures de ta maison. Tu as encore à écrire à La Jeune Revue dès que tu auras pris connaissance des articles qu’elle contient sur Torquemada. Tu auras à voir ton portrait encadré fait d’après une de tes photographies et que l’artiste veut te vendre 150 F. Sans vouloir prendre sur moi de le faire remporter séance tenante, j’ai fait savoir à ce Monsieur que je croyais être sûre que tu ne l’achèterais pas. Ai-je bien fait mon maître ? [2] En attendant la réponse, je t’adore d’un amour qui ne fait pas question pour personne ni pour Dieu.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 122
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette

a) « elles ».

Notes

[1Le Sénat, après débat, votera la destruction des ruines des Tuileries sur la promesse de Jules Ferry, alors ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, « de remplacer le palais des Tuileries par un monument… le moins coûteux possible pour nos finances, mais en même temps digne de la France et de la République. » (Discours prononcé devant les sénateurs, le 28 juin 1882). Les ruines des Tuileries seront arasées en 1883.

[2Citation (récurrente sous la plume de Juliette) de la chanson Prêchi-Prêcha, qui se termine par « Je la flanqu’ par la fenêtre. Est-ce bien fait mon maître ? — Oui ma grosse bête ! » [Remerciements à Roxane Martin et Jeanne Stranart].

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