Guernesey, 8 mars [18]63, dimanche, 3 h. après midi
Je te demande pardon, mon cher doux adoré, pour l’énervement involontaire et indomptable que j’éprouve aujourd’hui. Cela tient à des causes diverses et que tu connais mais je t’aime et je sens que toutes ces petites misères domestiques et de santé ne tiendront jamais longtemps devant mon amour. Aussi j’espère, mon cher bien-aimé, que tu me trouveras tout à l’heure calme et guérie et ne songeant qu’au bonheur de te voir. Du reste le temps est lui-même agacé et agaçant à chaque instant on croit qu’il va pleuvoir mais en somme le soleil c’est amour du ciel [ligne illis.] réagit contre toutes ces maussaderies climatériques et les oiseaux chantent, et les fleurs poussent, et mon âme te bénit et l’amour l’emporte sur toute la ligne et voilà que je ne suis plus [triste ?] [plusieurs mots illisibles].
BnF, Mss, NAF, 16384, f. 63
Transcription de Chantal Brière