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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 31 mai 1858, lundi soir, 7 h.

Je ménage mes jambes pour ce soir, mon cher bien-aimé, car c’est surtout pas là que je pêche. Je ne veux pas néanmoins que notre chère petite promenade t’empêche de te livrer au tonneau le plus effréné tout à l’heure. C’est bien le moins que tu partages cette récréation hygiénique avec toute ta famille. Je n’en serai que plus heureuse quand je dirai avec toi de sentir que mon bonheur personnel ne coûte rien à ceux que tu aimes. En attendant, j’éternue sans répit depuis un quart d’heure ce qui me donne l’air d’une femme en proie au plus violent désespoir. Mais qu’importent les apparences si la réalité est le bonheur ? Aussi je me fiche complètement de mes yeux qui pleurent en ce moment-ci en pensant à la joie de mon âme quand tu viendras tout à l’heure me chercher. J’entends des aboiements qui ressemblent à ceux de Chougna, serait-ce déjà toi, mon cher petit homme ? Non, hélas ! Les cris s’éloignent ce n’était qu’un simple aboiement d’un chien passant. Il faut me résigner à ne te voir qu’à la nuit fermée. Jusque là, je t’envoie tour mon cœur dans un baiser.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16379, f. 118
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

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