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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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30 janvier [1845], jeudi matin, 9 h. ¼

Je t’écris de mon lit, mon adoré, où me retient le plus formidable mal de tête que j’aie jamais ressenti. Je viens de me frotter avec cette huile de [fourmis  ?]. Il me semble déjà que j’en éprouve quelque soulagement.
Cher adoré bien-aimé, je voulais t’écrire hier une grande lettre d’adoration et de reconnaissance pour l’accueila que tu avais fait à mon petit morceau de papier. J’en ai été empêchée par les ouvriers, par Mme Luthereau, par mon mal de tête et j’en suis bien punie, car rien ne m’est plus doux que de te dire que je t’aime de toutes les forces de mon âme. Il a fallu tous ces arias de déménagement et surtout l’état déplorable de ma pauvre tête pour m’empêcher de me donner cette joie quotidienne. Mais je veux prendre sur moi de ne pas me coucher le soir avant que tu ne sois venu parce que je ne peux pas vivre sans te voir, sans te parler et sans te caresser. D’ailleurs, je m’aperçois que de me coucher de bonne heure ne me sert à rien. Je ne dors pas le reste de la nuit et le lendemain je suis encore plus fatiguée. Chère âme, cher Victor, cher adoré, je t’aime, tu es ma vie, ma joie et mon bonheur.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16358, f. 61-62
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « l’accieuil ».

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