Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1878 > Novembre > 23

Paris, 23 nov[embre] [18]78, samedi matin, 7 h.

Dors, mon grand bien-aimé, moi je veille pour toi, je te souris et je te bénis. Personne encore ne bouge autour de moi et le jour, lui-même, a peine à ouvrir les yeux. Ce qui ne m’empêche pas de puiser à plein cœur et à l’aveuglette, sans crainte de me tromper, les mots les plus tendres et les plus saints de mon amour pour toi, mon divin bien-aimé adoré. Tout à l’heure je viderai le petit placard sur lequel s’appuiera ton cher portrait avec tes deux bien-aimés petits-enfants. J’espère que rien ne fera plus obstacle à ton entrée triomphale et bénie chez moi. Il me semble que ce sera pour moi une nouvelle et complète reprise de possession de toi que je ferai dans la personne de ton portrait désiré. En attendant ce moment suprême je vais me dépêcher de tout mettre en ordre pour qu’aucun retard ne vienne de moi. Puis je vais prendre un bain. Puis je serai très heureuse. Puis je t’adore. Et puis encore je t’aime à cœur que veux-tu et à perte d’âme.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 188
Transcription de Chantal Brière

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne