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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 28 juin [18]78, vendredi soir, 7 h.

Cher bien-aimé, tu m’as paru bien préoccupéa pendant toute la promenade et même un peu fatigué [1]. Vraiment, mon cher adoré, je crois que tu te surmènesb au delà du possible et je voudrais pour tout au monde te voir prendre un peu de repos. Je ne serai tranquille que lorsque tu seras hors de la portée de tous ceux qui te harcèlent qui pour le centenaire de Voltaire, qui pour l’Académie, qui pour le Sénat, qui pour le congrès littéraire, qui pour Rousseau, qui pour la prise de la Bastille [2], qui pour l’amnistie [3], qui pour ceci, qui pour CELLE-LÀ et tous ensemble pour le diable et son train sans souci de ton repos, de ta santé et de ta vie. Tout cela m’inquiète par moment et aujourd’hui surtout que tu m’as paru fatigué et triste. Reviens vite me tranquilliser. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 171
Transcription de Chantal Brière
[Massin]

a) « préocupé ».
b) « surmène ».

Notes

[1Date à laquelle Hugo aurait été victime d’une congestion cérébrale. Cependant Juliette ne semble pas plus inquiète qu’à l’ordinaire.

[2Hugo avait reçu une lettre d’un collectif conduit par Louis Blanc qui souhaitait associer le centenaire de Rousseau à celui de Voltaire, fêté en cette même année 1878 et proposait pour ce faire la date du 14 juillet, symbole du lien entre la philosophie des Lumières et la Révolution.

[3L’amnistie des Communards.

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