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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 23 avril [18]78, mardi soir, 6 h.

Je t’écris entre chien et loup comme une pauvre femme qui ne sait auquel entendre de son cœur qui dit : aime et de son estomac qui hurle : souffre. Je n’ai pas de peine à suivre le premier conseil, au contraire, mais je voudrais envoyer paître le second à tous les diables. Dans ce conflit moitié bonheur moitié embêtant je me borne à tâcher de me tenir en équilibre et puisque c’est la fête de ton cher petit Georges je veux être gaie quand même et malgré tout. On m’a fait savoir que les deux jeunes Bally étaient du festin, ce qui ajoutera encore à la gaietéa générale. J’espérais en prenant un bain ce matin que cela ferait une heureuse diversion à mes nombreux bobos mais il n’en estb rien jusqu’à présent. Peut-être cela se calmera-t-il d’ici au dîner autrement je serais forcée de me coucher. Mme Lockroy m’a parlé ce matin de son désir d’aller à Guernesey malheureusement je crains que ce ne soit pour trop peu de temps quoiqu’elle ne m’ait rien dit de positif là-dessus. En attendant qu’elle t’en informe directement je fais des vœux pour qu’elle s’y plaise et s’y acoquine le plus longtemps possible pour la santé et le bonheur de tous.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 109
Transcription de Chantal Brière

a) « gaité ».
b) « n’est ».

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