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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 21 avril [18]78a, dimanche soir, 6 h.

Cher bien-aimé, tu as beau être indulgent, il ne faut pas cependant que cela aille jusqu’au manque de respect pour ta maison dont je tâche, à force d’amour, d’admiration et de vénération pour toi, de faire un temple dont tu es le dieu visible pour le monde entier. Ce que Lesclide ne juge pas bien de faire chez lui par rapport à ses enfants et à sa belle-sœur, je trouve qu’il n’a pas le droit de le faire chez toi. Aussi serai-je, au moins ce soir, assez froide et réservée avec lui. J’espère que tu voudras bien ne pas t’en apercevoir pour m’épargner la peine de m’en expliquer très sérieusement avec lui. J’attends demain avec impatience pour te demander un bout de promenade dont je me sens un très grand besoin car j’ai été et je suis encore très souffrante aujourd’hui. Quand donc, mon Dieu, te décideras-tu à ravitailler notre pauvre mobilier, meubles, linges et habits ? À force d’attendre et d’espérer l’exécution de cette ancienne promesse je commence, comme la belle Philis [1], à en désespérer. C’est égal puisque je n’en continue que de plus en plus fort à t’adorer.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 107
Transcription de Chantal Brière

a) « 21 [18]78 avril ».

Notes

[1Personnage de la poésie pastorale et galante.

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