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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 6 janvier [18]68, lundi matin, 8 h. ½

Je viens de te voir, mon cher bien-aimé, et pourtant mon cœur n’est qu’à demi satisfait parce que je crains que tu te sois enrhumé en attachant ta serviette sous cette pluie glacée. J’ai encore d’autres inquiétudes sur ta nuit, sur ceci, sur cela, sur tout et sur bien d’autres choses sans compter le RESTE. Je ne veux pas t’en ennuyer outre mesure pour ne pas entasser échec sur échec, c’est déjà bien trop de celui d’hier [1]. Donc je ne suis pas gaie malgré ma bonne fortune de tout à l’heure. Cela m’apprendra à parler devant moi et à avoir une opinion, comme une personne, surtout quand elle diffère de la vôtre. Dorénavant j’y regarderai à deux fois et je tournerai ma langue sept fois et demie avant de risquer une parole.
Mes servantes sont à la messe en l’honneur des Rois [2]. Gavroche, peu orthodoxe, proteste par des miaulements plaintifs contre cet excès de dévotion qui retarde son déjeuner. Moi, je gribouille philosophiquement un tas de choses dont vous vous fichez absolument, ce qui ne n’empêche pas de vous aimer.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 6
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1À élucider.

[2Le 6 janvier, l’Epiphanie est célébrée dans la religion catholique.

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