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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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30 septembre 1856

Guernesey, 30 septembre 1856, mardi après-midi, 1 h. ½

Ô, que j’aimerais bien mieux courir les champs avec vous que d’aller explorer les fouillis plus ou moins suspects d’élégance guernesiaise avec le citoyen KESLER dans la rue des Cornets. Mais, hélas ! je n’ai pas le choix ; et pour comble de guignon, j’ai les premiers symptômes d’une atroce migraine, ce qui ne me fait pas rire. Je tâche de l’éteindre dans ma restitus, mais jusqu’à présent je n’en aia senti aucun soulagement. À propos, votre SÉNAT a fait feu des quatre pattes pour aller vous rejoindre dès que vous avez eu fermé la porte ; ce que voyant, je lui ai rendu la liberté tout de suite. On frappe, c’est probablement moi qu’on vient chercher ! Non, je me suis trompée, ce n’est que l’apprenti maçon. Depuis ce matin, moi et cette pauvre Suzarde, nous sommes par voie et par chemin pour répondre aux ouvriers de Mlle Boutillier. Quand je serai dans mon vrai chez-moi, je n’aurai pas toute cette fatigue et tous ces ennuis. Malgré cela, il m’en coûte de quitter cette brave vieille fille si bonne et si intéressante. Ah ! cette fois, ce doit être le citoyen QUESNARD car on frappe avec EMPHASE. À bientôt, mon adoré petit homme. Non, encore une fois, ce n’est pas lui. C’est égal, je me hâte de te flanquer mon cœur à la tête avant qu’il n’arrive en chair et en os. Je t’aime.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 240
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

a) « n’en n’ai ».

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