Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1856 > Mars > 3

3 mars 1856

Guernesey, 3 mars 1856, lundi matin, 10 h. ½

Bonjour, mon ineffable bien-aimé, bonjour dans toute la tendre effusion de mon âme, bonjour avec tout l’amour de mon cœur, bonjour. Je ne m’attendais pas à passer une si bonne partie de la soirée avec toi, hier, mon grand bien-aimé, et je te suis bien reconnaissante de m’avoir fait profiter de l’occasion qui se présentait de me faire un grand bonheur pendant que tu tâchais de faire une bonne action. Mais il est plus facile de me rendre heureuse que de faire comprendre le vrai devoir aux égoïstes et la vraie dignité aux sots et aux petits esprits obtus, et le courage aux poltrons. Tu as pu t’en convaincre hier, en voyant la résistance bestiale de ces deux braves [citoyens  ?] plus barbus que raisonnables et à l’insistance passionnée que je mettais à te faire faire un pas de plus avec moi, c’est-à-dire à prolonger ma joie de quelques secondes . De tout cela il résulte que je t’aime plus que jamais et que le petit Préveraud et le vieux Gornet sont plus stupides que méchants et par conséquent très dangereux quand ils se trouvent mêlés à des affaires aussi délicates et aussi difficiles que celles d’un duel [1] à empêcher. Du reste je ne sais pas pourquoi je te rabâche une chose que tu sais mieux que moi sous prétexte du bonheur que tu m’as fait hier et pour lequel je te remercie de toutes mes forces, de tout mon cœur et de toute mon âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 77
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1A élucider.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne