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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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13 février [1839], mercredi des cendres, 5 h. du soir

Merci, mon cher adoré, de t’être si bien souvenu de l’anniversaire de notre bonheur, merci de l’avoir si bien célébré. Je suis au comble de la joie et de l’amour. Je t’adore, c’est une bonne journée que celle-ci et celle d’hier et surtout la nuit qui vient de s’écouler. QUEL BONHEUR !!!!!!a b Donne-moi tes chers petits pieds que je les baise. Tu es mon Toto. Et quand je pense que j’ai encore un autre anniversaire, deux autres anniversaires très prochains et tout aussi charmants, je bondis d’impatience et de plaisir. Mon Toto adoré, le printemps a toujours été une saison heureuse pour moi. C’est au printemps que tu es né, c’est au printemps que je t’ai aimé. Aussi, je suis confiante et heureuse tout le temps que dure cette ravissante saison des fleurs et de notre amourc. Je suis très rococotte comme vous voyez, mon adoré, mais c’est que le bonheur me fouille et me tourne l’esprit dans tous les sens, ce qui fait que je ressemble, pour le style, à une chicorée de Mme de Pompadour. Mais qu’est-ce que cela fait puisque je t’aime et que je suis heureuse. Tu n’as pas besoin que je sois une Sévigné.
Jour, mon cher petit o. Bonjour, mon grand Toto. Papa est bien i. Il me semble déjà qu’il y a bien longtemps que je ne vous ai vu ? Je ne suis contente et je ne vis que quand tu es auprès de moi. Le reste du temps, il me semble que je fais le métier de plongeur, je ne respire pas et mes oreilles bourdonnent comme quand on est sous l’eau. Je vous aime trop, mon Toto, j’en suis un peu plus bête et beaucoup plus ennuyeused. N’est-ce pas que c’est vrai ? Que je vous voiee répondre : oui, vilain, je vous donnerai sur le museau.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16337, f. 153-154
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette
[Souchon, Massin, Pouchain]

a) Les 6 points d’exclamation courent jusqu’à la fin de la ligne.
d) « ennuieuse ».
e) « vois ».

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