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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 19 décembre 1857, samedi soir, 6 h.

Je comprends que tu trouves les journées trop courtes, mon cher adoré, en les comparant à ton immense labeur ; mais que moi aussi, je me plaigne de leur exiguïté pour l’œuvre de néant que je fais, voilà ce qui cause mon étonnement. Toujours est-il que je suis en retard envers ma restitus absolument comme si mon cœur n’était pas uniquement occupé de t’aimer depuis le matin jusqu’au soir, y compris mes rêves et mes insomnies dans lesquels je t’aime de toute mon âme. La nécessité pour moi de monter et de descendre un et deux étages à chaque mouvement que je fais dans ma maison me prend tout mon temps et me fatigue extrêmement. Cet exercice peut convenir à une perruche mais à une pauvre Juju comme moi cela dépasse beaucoup l’agilité de mes jambes, heureusement que je n’ai pas besoin de courir pour te donner mon cœur et qu’il me suffit de dire : JE T’AIME pour qu’il soit tout de suite avec toi. C’est ce que je ne manque pas de faire autant de fois qu’il y a de secondes dans une minute, de minutes dans une heure, d’heures dans un jour, de jours dans l’année et d’années dans ma vie.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 230
Transcription de Chantal Brière
[Guimbaud, Massin]

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