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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 12 avril 1857, dimanche soir, 7 h. ½

À quoi bon une cinquième roue à un carrosse, à quoi bon de l’eau dans un tonneau sans fond, à quoi bon la restitus sans esprit ? J’ai beau [illis.] tout mon amour il passe à travers toutes les claires-voies de ma stupidité et il n’en arrive pas une seule goutte à sa destination. Voilà pourquoi, mon adoré, je suis si honteuse de mes gribouillages quotidiens. Les choses du cœur et de l’âme ne peuvent s’écrire qu’en baisers et s’est vouloir les gâter que de les tremper dans la bouteille à l’encre. Je sais que ce n’est pas ton opinion aussi tu vois que je t’obéis tout en restant convaincue que je ne peux qu’y perdre sans aucun profit pour toi. À propos de profit, tu m’as comblé de ta [MUNE  ?] hier sans te douter que c’était l’anniversaire de ma naissance, ce qui ne m’empêche pas d’en être aussi touchée et aussi heureuse que si tu l’avais fait avec préméditation. Merci, mon cher petit bien-aimé, merci de tout mon cœur et avec autant de baisers qu’il y a de minutes que je suis au monde. Merci avec toute mon âme. Sois béni autant que je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 63
Transcription de Christine Routier-Lecarpentier assistée de Chantal Brière

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