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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 22 février 1857, dimanche soir, [7 ?] h.

Cher adoré, si je ne craignais pas d’avoir l’air de me faire prier pour faire la chose qui plaît plus à mon cœur, les baisers que je te donne à part, j’aurais laissé le champ libre ce soir à mon affreuse migraine et je me serais contentéea de t’aimer de tout mon cœur et sans la cinquième roue de la RESTITUS. Mais je serais si honteuse si tu pouvais supposer que je mets de la prétention aux infimes gribouillis que je te donne tous les jours, à défaut des caresses que tu n’as pas le temps de recevoir, que je passe par-dessus tous les inconvénients d’un surcroît d’abrutissement. Je t’aime, mon Victor, sans le secours d’aucun esprit et d’aucun artifice d’éducation et de civilisation. Je t’aime comme Ève aimait Adam dans le paradis terrestre et comme doivent s’aimer les âmes dans le ciel.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 38
Transcription de Chantal Brière

a) « contenté ».

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