Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1857 > Février > 3

Guernesey, 3 février 1857, mardi après-midi, 3 h.

Cher petit homme, je voudrais ne pas vous aimer, ne fût-cea que le temps d’une restitus, pour varier une fois dans ma vie le thème monotone de : JE T’AIME. Mais puisque cela ne se peut pas il faut bien que vous en preniez votre parti et moi aussi au risque de vous en mettre par-dessus les yeux de ce pauvre doux amour éternel. Je ne vous demande pas quand je vous verrai car vous n’en savez rien vous-même et cela dépend peut-être aussi du plus ou moins d’entrain de vos ouvriers [1]. Quant à moi, je n’ai rien de mieux à faire que de vous aimer en vous attendant, ce que je fais avec une activité de Danaïde emplissant son tonneau sans fond. Pendant ce temps-là, Suzanne est allée nous cueillir une salade de pissenlits pour demain. Voilà, mon cher petit homme, la situation physiqueb et morale de votre pauvre Juju. Tâchez d’y introduire un peu de bonheur si vous pouvez avant ce soir. Jusque là je vous baise in extenso.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 28
Transcription de Chantal Brière

a) « fusse ».
b) « phisique ».

Notes

[1Hugo aménage sa maison et se plaint à plusieurs reprises dans sa correspondance de la lenteur des ouvriers de l’île.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne