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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 28 septembre [18]73, dimanche soir, 5 h. ½

Cher grand bien-aimé, sois heureux, je te bénis. Mon cœur est si plein que je crains de mourir avant de t’avoir montré tout ce qu’il contient de vénération, d’admiration, d’amour et d’adoration pour toi. J’ai été folle, stupide et cruelle pour toi, je t’en demande pardon au nom de toutes mes atroces souffrances. Je t’ai promis que, quelles que soient les monstrueuses apparences j’en référerais à toi avant d’aller jusqu’à la dernière limite du désespoir et je tiendrai ma parole. Oh ! il ne faut pas que de pareilles angoisses nous étreignent jamais, quel que soita, je le répète, l’épouvantable mirage qui se présente à moi ! Sois sans crainte, mon cher trop aimé, tu n’as rien à craindre de moi maintenant que je suis sûre de ton amour comme je le suis du mien. J’ai passé tout mon temps depuis que Mme Meurice est partie à relire toutes tes tendres et désolées lettres. J’en ai encore les yeux tout rouges du mal que je t’ai fait sans pitié pour toi et pour moi et pourtant jamais je n’ai été plus heureuse qu’en ce moment. Mes remords sont des actions de grâce que mon âme te rendb. Tes souffrances je les bénis comme je bénis les miennes puisqu’elles sont la preuve de notre amour.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 274
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « quelques soient ».
b) « rends ».

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