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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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7 mai 1873

Guernesey 7 mai [18]73, mercredi matin, 7 h. 50 m.

Cette fois, mon adoré, j’ai bien mis dans ton mille ; il est vrai que j’étais à mon poste avant six heures, en même temps que le soleil luisant, les oiseaux chantants et mon jardinet verdoyant. Depuis [illis.] là tout a changé d’aspect ; le ciel brumeux a remplacé le ciel bleu, les oiseaux se taisent et un froid de loup règne sur mes pauvres fleurs frissonnantes. Mon cœur seul est resté au beau fixe et le soleil d’amour y rayonne comme dans un paradis. Si j’étais sûre que tu as passé une bonne nuit et que tu m’aimes comme je t’aime je serais la plus heureuse et la plus bénie des femmes. Mais cette certitude suprême ne me sera donnée que dans l’autre vie quand nos deux âmes se contempleront et se compareronta devant Dieu. Jusque là je veux t’aimer aveuglément et de CONFIANCE !
Est-ce le moment de te rappeler ta promesse de lecture, mon cher adoré ? Je ne sais ; mais je t’en renouvelle ce matin la prière instante au risque de t’en importuner. J’espère te voir bientôt avant l’heure de la voiture puisque la Banque ferme à trois heures. D’ici là je t’aime à cœur que veux-tu.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 126
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

a) « comparerons ».

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