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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 21 février [18]73, vendredi matin, 8 h.

Dors, mon grand bien-aimé, tu ne prendras jamais assez de repos pour le travail surhumain que tu t’imposes tous les jours. Dors, je t’adore, je te souris et je te bénis jusque dans tes rêves car mon âme et ma pensée [ne] te quittent jamais jour et nuit. Je te gribouille ma restitus du bas de mon observatoire et sur mon genou pour être bien sûre de ne pas te manquer au passage de la serviette. Jusqu’à présent je ne vois que les toitsa qui verdoient et le nez des passants qui rougeoient [1].
Je te remercie, mon ineffablement bon bien-aimé, de consentir au désir de Blanche en permettant qu’elle fasse venir sa mère dès que le beau temps sera venu et qu’elle pourra supporter le voyage. Cette nouvelle et généreuse bonne grâce pour cette famille ne peut jamais dans aucun [cas] tourner contre toi de quelque façon qu’elle la prenne car elle montre une fois de plus combien tu es adorablement bienfaisant.

8 h. 40 m[inutes]

Je t’ai vu, je suis heureuse, je t’adore. À mon amour s’ajoute en ce moment la bénédiction de la pauvre femme Planque pour les bottes que tu as eu la bonté de donner hier à la petite fille. Elles lui vont dans la perfection. Elle est très heureuse et elle te remercie du fond du cœur et moi je baise tes pieds vénérés.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 50
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Souvenir de la phrase de sœur Anne, dans Barbe-Bleue.

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