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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 janvier [18]73, mardi matin, 9 h.

Tous les bonheurs à la fois, mon cher bien-aimé, je t’ai vu, tu m’as souri, je t’ai béni et j’ai retrouvé ma petite chaîne, tout cela au même moment ! Mon pauvre cœur avait bien besoin de tous ces réconfortants car depuis hier il était en proie à un amer découragement. Maintenant me voilà revenue encore une fois à la confiance et au bonheur et pour longtemps je l’espère. Pauvre bien-aimé, je crains que ta nuit n’ait pas été meilleure que ma nuit qui a été complètementa blanche. Pour moi qui y suis faite, ça n’a pas grand inconvénient mais il n’en est pas de même pour toi, mon pauvre sublime piocheur. Je compte pour toi, surtout, sur un fort pionçage de rabiot la nuit prochaine. Ah ! Voici la Broisine qui vient compter avec moi. Je finirai mon gribouillis après.

10 h.

C’est fait ! Je viens de donner 100 F. à ton cordon bleu dont la moitié est déjà dépensée d’avance. Je l’ai chargée de te faire dire par Mariette quand elle te donnera ton déjeuner que ma chère petite chaîne est retrouvée et en même temps aussi de le dire à Mme Chenay qui avait pris part à mon chagrin hier soir. Quel bonheur si tu pouvais avoir à ton tour des nouvelles de ton cher groupe. Des nouvelles directes, rassurantes et tendres comme ton cœur le désire et le mien aussi. En attendant, mon adoré bien-aimé, je t’aime, je t’admire, je te vénère et te bénis.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 27
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

a) « complettement ».

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