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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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29 avril [1836], vendredi matin, 10 h.

Bonjour, mon cher petit bien-aimé adoré. Comment vont tous les bobos ce matin ? Quant à moi, j’ai souffert cette nuit beaucoup et j’ai ce matin un grand mal de tête et un froid excessif. Quel vilain temps, on dirait que nous sommes en hiver dans le gentil, le beau pays, le doux pays de France. Mais ça m’est égal ; toutes les incongruités atmosphériques ne m’empêcheront pas de t’aimer de toutes mes forces, de te désirer de toute mon âme et de penser à toi avec bonheur nuit et jour. Si nous entendions bien l’économie, nous prendrions notre passage sur le Phocéen et nous nous en irions nous réconforter au physique et au moral sur une belle-mère et sous un beau ciel. Ce serait trois mois, c’est-à-dire une éternité de bonheur, de joie et de santé. Tout cela pour la bagatelle de 6,000 F. que nous pouvons trouver aisément dans notre intérieur, ce qui nous rendrait le service du logement et du déménagement beaucoup plus commode et la tâche des portières beaucoup plus difficile. Ceci mérite considération. Allons mon cher petit Toto, un peu de courage, nous avons encore quinze jours devant nous du 1er au 15 mai. Allons, si tu m’aimes autant que je t’aime.

J.

BnF, Mss, NAF 16326, f. 360-361
Transcription d’André Maget assisté de Guy Rosa

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