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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 août 1859

Guernesey, 5 août 1859, vendredi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher, mon doux, mon adoré bien-aimé, bonjour. Je viens d’entrevoir ton cher petit profil au moment où tu ouvrais ta fenêtre, mais cela ne me dit pas comment tu as passé la nuit et comment tu vas ce matin, et pourtant je suis bien impatiente de le savoir ; tâche de me le dire avant ton déjeuner. Jusque là, je t’aime, je t’aime, je t’aime, afin de te faire de la santé, du calme et du bonheur.
J’espère que nous aurons beau temps ce soir pour faire notre petite promenade en voiture malgré les ondées qui se succèdent depuis ce matin. Dans tous les cas, je serai avec toi, c’est tout ce que je désire, le reste n’est qu’un charmant superflu dont, par habitude, je sais très bien me passer. Ce dont je ne veux pas que tu te passes, toi, mon cher adoré, c’est de ce qui te plaît et de ce qui plaît à ton fils Charles. Et si vous croyez vous amuser en allant dîner chez Mme Ménage, allez-y. En somme, ce ne sera pas la première fois que j’aurai vaincu ma première répugnance et risqué le bonheur de toute ma vie. L’amour est fait de ces transes là ; une de plus ou de moins n’est pas une affaire quand il s’agit de ton plaisir, mon cher petit homme. Va donc chez Mme Ménage si l’envie te tient et tâche de ne pas trop te déshabituer de moi.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 175
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

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