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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 octobre 1861, vendredi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit bien aimé. Bonjour de tout mon cœur. J’espère que tu as passé une bonne nuit. D’autant meilleure que tu ne t’es pas couché tout de suite en me quittant et que ta fenêtre est encore fermée malgré le beau soleil de ce matin. Tu fais bien de te reposer, mon pauvre adoré, et je suis heureuse de penser que tu répares ainsi les trop grandes fatigues de la journée. Quant à moi, je vais bien et je travaille aussi de mon côté mais sans grand courage. Maintenant que je te sais secondé par de plus habiles, sinon de plus zélés, ma vie se désintéresse de plus en plus de toute chose au monde et j’aspire à n’être plus rien ou à ne plus être du tout ce qui est la même chose. En attendant, je continue d’ânonnera ta sublime prose avec cette pauvre petite Bénézit, qui n’en peut mais, et je n’avance à rien. Heureusement, je le répète, ton carrosse n’a plus besoin de ma cinquième roue ni ton coche de mon bourdonnement inutile. Tant mieux, mon pauvre adoré, car il est probable que, sans le vouloir, je t’aurais mis dans l’embarras. De cette façon, il n’y a rien à craindre et tu es assuré de trouver, quand il te convient, partout et toujours, tout l’aide dont tu peux avoir besoin. Moi je n’ai plus rien à faire en ce monde si ce n’est de t’aimer, ce dont je m’acquitterais aussi bien et peut-être mieux ailleurs encore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16382, f. 121
Transcription de Florence Naugrette
[Souchon]

a) « anoner ».

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