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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 22 juillet [18]77, dimanche, midi ½

« La fête passée, vive le saint ! » Le saint des saints, c’est toi, mon adorable bien-aimé, mon ineffable grand homme ! Aussi suis-je plus que jamais en fête de ta fête, mon cœur n’a jamais été plus épanoui d’amour qu’aujourd’hui, je t’aime, je t’aime, je t’aime. Si je m’écoutais, je ne dirais pas autre chose d’un bout à l’autre de ma restitus au risque de t’en fatiguer. J’espère que tu ne te plaindras pas de la température qu’il fait en ce moment, mon cher petit crocodile de soleil ? Quant à moi, je suis déjà à bout de force et de salive bien que mes persiennes soient closes depuis ce matin. Je ne sais pas si c’est la chaleur qui influe sur l’état de mon œil, mais il va beaucoup moins bien qu’hier. J’en souffre un peu et j’y vois très mal. Peut-être faut-il qu’il en soit ainsi avant la guérison définitive, c’est ce que nous dira l’oculiste tout à l’heure. En attendant, je te fais harceler par les servantes au nom de Mme Lockroy et des enfants qui sont impatients de déjeuner et de promenade. Quant à moi, je ne sortirai pas, me trouvant déjà trop fatiguée pour affronter l’ardeur du soleil et je me résigne à t’adorer dans l’ombre.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 197
Transcription de Guy Rosa

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