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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 24 février 1880, mardi matin, 8 h.

Cher bien-aimé, je serais à bout de force et de courage, si je ne me réconfortais pas au souvenir de nos quatre anniversaires, à commencer par celui de notre amour (à tout Seigneur, tout honneur), en continuant celui du vingt-quatre février 1848 [1] dont nous avons fait l’intérim en exil pendant vingt ans, et en fêtant pour la cinquantième fois le glorieux avènement d’Hernani, et en apothéosant ce soixante-dix-huitième anniversaire de ta naissance avec l’espérance de la fêter de longues années encore de plus en plus sublimes et de plus en plus bénies.
Il ne faut rien moins que tous ces souvenirs, tout ce bonheur passé, tout ce présent rayonnant, et toutes ces espérances étoilées, pour mea faire rentrer la vie au corps que les mauvaises nuits, la fatigue, et les misères humaines, veulent en faire sortir. Mais je t’aime, mais je t’admire, mais je t’adore [2] tant de cœur et d’âme, que j’espère tenir bon jusqu’au jour où nous partirons ensemble.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16401, f. 57
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin

a) « me me ».

Notes

[1Abdication de Louis-Philippe et proclamation de la deuxième République.

[2Fabiani à Marie Tudor dans la scène I de la deuxième journée de la pièce homonyme : « Mais je t’aime, Marie ! Mais je t’adore ! ».

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