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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 7 janvier 1880, mercredi matin, 8 h.

Bonjour, mon doux adoré, j’espère que ta nuit a été meilleure que les précédentes et je souhaite que tu dormes encore d’un bon sommeil jusqu’à l’heure de tes œufs que j’irai te faire gober moi-même à neuf heures.
Je viens de voir ton cher petit Georges se rendant allègrement à son école. Nous nous sommes envoyé mutuellement un tas de bonjours et de baisers. Hélas ! cela me fait penser qu’il ne dînera pas ce soir avec nous ni sa sœur non plus. C’est triste. D’autre part, comptant sur tout ce cher petit monde-là, j’avais commandé une régalette des rois qu’il va falloir dévorer presque à nous seuls à moins de demander aide aux Lesclide et à Talmeyr . C’est ce dont tu seras juge tout à l’heure.
Je te fais penser que je suis à sec de toile et d’argent, ayant eu à payer beaucoup de petites notes de bourrelets, [1] de serrurier, de menuisier etc. etc. en dehors de la dépense ordinaire. Il faudra en outre payer l’intérim d’Henriette pendant dix jours, au moins vingt francs.
D’autre part il va falloir la remplacer par une autre intérimaire de confiance dont Rosalie et Clémence répondront. Cela donnera le temps à Mariette de guérir si, comme on l’espère, la pauvre femme doit guérir assez pour reprendre son service auprès de toi. Pour ma part, je le désire de tout mon cœur pour toi et pour elle. [2] Je t’aime.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16401, f. 10
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin

Notes

[1Sorte de gaine en toile qu’on remplit de bourre ou de crin, et qu’on adapte aux portes et aux fenêtres pour empêcher l’air extérieur de venir refroidir les appartements. (Littré)

[2Mariette, servante au service de Hugo depuis 12 ans, a été transportée à l’hospice Saint-Anne sur prescription du docteur Boucherot le 30 décembre 1879. Hugo écrit à Juliette « Prions, ô ma douce bien-aimée, pour la pauvre femme accablée. Que Dieu lui vienne en aide ! » dans sa lettre du 31 décembre 1879.

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