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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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29 juin 1847

29 juin [1847], mardi matin, 9 h. ½

Bonjour, mon Toto aimé, bonjour de toute mon âme. Il fait beau dans le ciel et dans mon cœur. Depuis hier tu y as mis beaucoup de bleu, dans mon cœur bien entendu, le bon Dieu ayant le mauvais goût de ne pas te prendre pour collaborateur. Tu sais que les cadeaux durent TROIS JOURS. C’est aujourd’hui le second. Je n’ajoute plus rien à ces renseignements, ta GÉNÉROSITÉ naturelle te dira le reste. Ô si tu voulais faire un marché avec moi, quelle joie tu me ferais ! Ce serait de capitaliser en un petit voyage cette année tous les cadeaux à venir, tous sans en excepter un seul. J’y joindrais encore mes ressources personnelles. Voyons, mon Toto adoré, est-ce que tout cela ne fait pas encore le compte ? Il me semble que ta bonne volonté suffirait pour faire l’appoint. Si tu savais combien j’ai besoin de me trouver avec toi, bien avec toi, seulea avec toi, pendant bien longtemps, tu ne me refuserais pas, quelles queb soient lesc difficultés sérieuses qui s’y opposent. Mon âme a besoin de bonheur plus que mon corps n’a besoin de pain et d’air. Si tu pouvais voir combien c’est vrai, mon Victor adoré, je te le répète, tu n’hésiterais pas une minute à m’en donner un peu. En attendant, je me résigne et je t’aime.

Juliette

Leeds, BC MS 19c Drouet/1847/43
Transcription de Gwenaëlle Sifferlen

a) « seul ».
b) « quelques ».
c) « les les ».


29 juin [1847], mardi après-midi, 2 h.

Je ne veux pas m’en aller avant de t’avoir dit que tu es mon amour toujours plus doux et plus béni et de te rappeler que CELA DURE TROIS JOURS et que ce n’est encore que le second aujourd’hui. Ceci sans préjudice de tout ce que ta générosité te porteraita à me donner en don de toi-même et sans y […]b.
[…] m’aimiez tout de même et que vous n’aimiez que moi. Mes exigences sont en raison même de mes infirmités. Je ne vois que ce moyen-là de rétablir l’équilibre, sinon je tomberais dans le dernier dernierc dessous, ce qui ne m’arrangerait pas. D’ailleurs, puisque je vous donne ma natte à lit, vous n’avez rien à dire et vous n’avez pas besoin d’autre chose. Jour Toto, jour mon cher petit Toto. Je me joue aux dames si tu veux tenir mon enjeu en même monnaie. Si je gagne, tu seras à moi, si je perds, je serai à toi et je m’y résigne loyalement et généreusement d’avance. Vous voyez bien que vous n’avez rien à dire, si vous êtes juste comme j’aime à le croire. En attendant, c’est aujourd’hui le SECOND jour et cela dure TROIS JOURS.

Juliette

Leeds, BC MS 19c Drouet/1847/44
Transcription de Gwenaëlle Sifferlen

a) « portrait ».
b) La première page du 16 juillet 1847, la prochaine conservée à Leeds, est intercalée dans le feuillet à la place de la deuxième page du 29 juin 1847.
c) La répétition est-elle volontaire ?

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