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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Vendredi 7 décembre [1849], après-midi, 2 h. ½

Je ne sais pas pourquoi je me figure que tu auras été forcé d’aller à quelque convocation matinale et que je ne te verrai pas avant ce soir ? Cette manière de varier les tourments de l’attente n’est rien moins qu’agréable, mais elle ne dépend pas de moi. J’ai si peu de chance que je n’ai que trop sujet de craindre quelque nouvelle et monstrueuse mystification. Cela ne m’empêche pas de t’attendre, mon pauvre adoré, et de t’aimer avec la même confiance et la même ardeur que si j’étais la plus heureuse des Juju. Je sais que tu viens beaucoup plus tard que cela, ce qui fait que je ne désespère pas encore t’accompagner à ta boutique. Seulement, j’ai peur que tu n’y aies eu affaire plus tôt. Si je me trompe, tant mieux ; et si tu me regrettes et si tu me plains et si m’aimes, tant mieux encore et de plus en plus tant mieux. Vive Toto et son auguste famille ! Je ne sais pas si je t’ai dit que le père Lelyon était venu me voir hier et qu’il m’avait chargée de tous ses plus respectueux remerciements, commission que j’avais acceptéea avec empressement pour t’épargner un importun de plus et pour avoir le prétexte de te dire, sous le pseudonymeb Lelyon, une partie des sentiments de reconnaissance, de vénération et d’admiration qui me remplissent le cœur. Ce qui ne m’empêche pas de vous baiser avec fureur.

Juliette

MVHP, Ms a8309
Transcription de Joëlle Roubine et Michèle Bertaux

a) « accepté ».
b) « pseudonime ».

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