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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 septembre 1859, mercredi matin, 7 h.

Bonjour, mon cher adoré, bonjour, ma joie bénie, bonjour. Tu n’as pas encore ouvert ta fenêtre. J’espère que c’est parce que tu dors encore d’un bon et bienfaisant sommeil. Quant à moi, j’ai toutes mes affaires à l’air depuis une heure. Je voudrais tâcher aujourd’hui d’écrire à Brest et à Iéna [1] ; pour cela, il faut que je me dépêche. Du reste, j’ai passé une très bonne nuit, presque aussi bonne que si j’avais été trempée jusqu’aux os hier. Une autre fois, nous serons peut-être plus heureux, je voulais dire, plus MOUILLÉS. Enfin, ce bonheur trop SEC me va assez bien pour que j’en désire un pareil tous les jours. Tu vois que je ne suis décidément pas très difficile et qu’on peut à la rigueur me contenter sans parapluie et même sans pluie. Cela ne fait peut-être pas votre compte mais j’en suis bien aise. Vous espériez conserver indéfiniment le monopole de l’institution diluvienne et des promenades hydrauliques mais je vous coupe le brouillard sous le pied et je vous scie votre scie. ATTRAPÉ ! Maintenant que ce tour de force est fait, je me goberge sans caoutchouc dans une immense joie et je m’inonde du bonheur de me ficher de vous.

Juliette.

Bnf, Mss, NAF 16380, f. 218
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Louis et René Koch, le beau-frère et la belle-sœur de Juliette, vivent à Brest et Louis Koch, leur fils et le neveu de Juliette, est parti en Saxe afin d’y étudier la langue et la culture de ce pays.

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