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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 février [1837], vendredi après midi, 1 h.

Bonjour mon cher bien aimé, bonjour mon petit homme chéri. Comment ça va-t-il ce matin ? Moi je vais bien mieux quoique cependant ma tête me fasse encore bien mal. On n’est pas encore venu toucher les 50 F., mais je suis bien tranquille de ce côté, je sais très bien qu’on n’oubliera pas de les venir prendre.
Je voudrais savoir comment vous avez passé la nuit mon Toto chéri et si vous allez venir bientôt. N’oubliez pas d’acheter de la bonne encre des fameuses plumes à becs et du très bon papier, car je commence à entrevoir qu’il faut que je renonce au chef-d’œuvre des chefs-d’œuvres que vous m’avez si solennellement donné, ce qui me fait beaucoup de chagrin, car outre le prix que j’y attachais comme venant de vous, j’en attachais un plus grand encore à le recevoir le jour de notre anniversaire. Maintenant l’effet est manqué. Il faut que je me rattrape sur l’anniversaire SOLAIRE après avoir raté le LUNAIRE.
J’espère que vous vous signalerez par celui là et que vous vous surpasserez encore si c’est possible.
En attendant je vous aime, je vous baise et je vous désire.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16329, f. 145-146
Transcription d’Érika Gomez assistée de Florence Naugrette


10 février [1837], vendredi après midi, 3 h. ½

Mon cher petit homme adoré, je crains que ce hideux [illis.] n’écrive chez toi au sujet de l’avance d’hier. Cet homme est capable de tout et jusqu’à ce que je t’aie revu je ne serai pas tranquille.
Jourdain m’a apporté toutes les notes. Il nous restera à les vérifier.
On n’est pas encore venu chercher les 50 F. J’ai écrit à Mme Lanvin pour lui recommander d’aller sans faute chez M. Pradier [1].
Je ne t’ai pas attendu pour mettre la lettre à la poste, parce que j’ai réfléchi que l’époque de la pension arrivait dans trois jours et que les Lanvina sont Lambins en général. Mon petit Toto bien aimé, je t’aime, je ne pense qu’à toi, je ne désire que toi, je suis triste quand je ne te vois pas, je suis heureuse et gaie quand tu es auprès de moi.
Jour, mon petit Toto chéri, jour, onjour.
J’ai un mal de tête fou, je n’y vois pas clair, je ne sais pas ce que cela veut dire mais je souffre comme une damnée.
Mon petit Toto je vous aime encore plus fort qu’hier, je vous aime comme il n’est pas possible, je vous aime comme une pauvre fille qui n’a que ça à faire.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16329, f. 147-148
Transcription d’Érika Gomez assistée de Florence Naugrette

Notes

[1James Pradier est le père de Claire, la fille de Juliette.

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