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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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23 janvier [1837], lundi, 3 h. ½ du soir

Mon cher petit Toto, je te demande pardon de t’avoir laissé voir la contrariété vive que j’éprouvais du retard dans un bonheur très secondaire après tout, et qui n’a d’importance que parce qu’il me vient de toi : depuis quelques jours je suis très nerveuse et très souffrante, ce qui explique cette irritabilité maladive que j’ai pour tous les petits incidents désagréables de la vie. Mais je t’aime mon amour, je t’aime de toute mon âme et de toutes mes forces et je te suis bien fidèle de corps, de cœur et de pensée.
Je voudrais bien que tu pusses en être convaincu, je serais moins triste lors qu’il m’arrive d’être grognon malgré moi.
Jour mon petit oto, il y avais bien des preuves accusatrices contre vous ce matin et c’est avec hésitation que j’ose vous croire innocent, cependant je me risque.
Que je vous aime, allez. Vous ne le savez pas et ce n’est pas moi qui vous l’apprendrai car je vous aime trop pour avoir la langue bien déliée.
À bientôt mon petit bien aimé chéri. Je vous aime, je vous aime, je vous aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16329, f. 87-88
Transcription d’Erika Gomez assistée de Florence Naugrette


23 janvier [1837], lundi soir, 4 h. ½

Mon cher petit homme chéri, je ne sais pas ce que cela veut dire mais je soufre comme une damnée, si la friction que tu me feras ce soir ne me soulage pas ainsi que le bain que je prendrai demain je verrai le médecin car il ne m’est plus possible d’y tenir.
Mon cher petit Toto, mon bon petit bien-aimé, je t’aime. Crois bien ce que je te dis, je t’aime. Je ne suis pas aimable, c’est vrai, mais je t’aime ce qui est encore plus vrai. Tu es si bon toi. Tu es si noble toi, tu es si généreux toi, tu es si grand toi, tu es si indulgent toi, tu es si patient toi, tu es si beau vous que tout cela fait que je vous adore.
Mon amour, ma joie ma vie. JOUR. Disez-moi la vérité, n’est-ce pas que vous ne me trompez pas et que vous n’êtes pas allé voir les masques cette nuit ? N’est-ce pas, n’est-ce pas ? J’ai une petite [Tosse  ? Cosse  ?] à cet endroit là. J’ai bien envie de vous faire surveiller par la HAUTE POLICE. Qu’en dites-vous ? C’est que je suis bien jalouse moi et pas du tout GÉNÉREUSE MOI. Je vous aime bien trop pour cela.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16329, f. 89-90
Transcription d’Erika Gomez assistée de Florence Naugrette

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