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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 110-111

Lundi soir, 8 h. 20 m.

Atchi, atchi, atchi, atchi. Voilà où j’en suis de mon rhume de cerveau. C’est à peine si j’y vois pour t’écrire. Ajoutes-y un mal de gorge féroce terminé par un mal de tête absurde et tu auras une idée de l’état dans lequel je t’écris. Je sens cependant très bien que je t’aime de toutes les forces de mon âme, ce qui est un très bon signe. Oui, mon cher petit homme, je vous aime et de plus, je vous adore, vous et votre gâlle. Je ne sais pas l’orthographe de la chose, mais c’est égal. Je dis galle et je m’y tiens. Je vais aller me coucher parce que je crois que c’est ce que j’ai de plus raisonnable à faire dans une circonstance comme celle-ci. Ah ! Ah ! Atchi, atchi, atchi, que le bon Dieu me bénisse, mais je ne puis plus rien faire, ni rien dire que ceci, je t’aime, je t’adore, bonsoir, bonne nuit, dors bien, ne te fatigue pas. Nous verrons ce que nous ferons, mais surtout ne te fatigue pas. Mon pauvre cher bien-aimé, je suis touchée de tout ce que tu fais pour moi, je voudrais te le dire avec mon cœur, te l’écrire avec mon sang. Bonne nuit, mille baisers sur tes pauvres yeux.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16324, f. 110-111
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

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