Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 23-24

Vendredi soir, 9 h. 5 minutes

Merci, mon cher bien-aimé, d’être revenu me voir. Tu ne sais pas tout ce que cette apparition a dissipé de nuagesa noirs et de tristes pensées. Ta charmante figure et tes douces paroles ont détruit mes craintes et mes inquiétudes sur les conséquences fâcheuses que j’attribue souvent à la présence de mon amour.
Va, je suis bien malheureuse quand je crois m’apercevoir que je gêne tes intérêts. Il faut que je t’aime plus que ma vie pour en supporter seulement la pensée.
Je ne sais pas ce que deviendra l’affaire d’aujourd’hui mais quoi qu’il arrive, je te promets d’être confiante et dévouée. Tu verras que je tiendrai ma promesse. Je trouverai dans la force même de mon amour le courage de le hasarder devant de nouveaux et beaux visages, devant de nouvelles séductions. Si tu succombes devant la tentation, je n’aurai pas longtemps à en souffrir.
Mais si tu m’aimes autant que je t’aime, rien de tout cela n’est à craindre et j’aurai la satisfaction d’avoir fait mon devoir d’amante et d’honnête femme.
Voilà, mon cher bien-aimé, ce que je voulais te dire et que je te dis sans amertume et sans désespoir. Quand tu viendras, j’espère que ce sera bientôt, j’aurai des baisers pour tes lèvres, un sourire pour ton âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16324, f. 23-24
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « nuage ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne