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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Samedi soir, 8 h. ½

Mon cher petit homme, c’est bien bon et bien doux de nous aimer comme nous le faisons, et nous sommes de grands imbécilesa quand nous nous asticotons sur des mots bêtes et absurdes.
Il me semble que j’ai été bien charmante aujourd’hui. J’ai eu le courage de ne pas te montrer que j’étais triste. J’ai eu l’héroïsme de ne pas t’embrasser pendant que tu travaillais. J’espère qu’en voilà des vertus civiques et autres.
Je ne pense pas que tu viennesb assez tôt pour me mener au théâtre auquel je ne tiens pas plus qu’à mon rhume. Mais ce à quoi je tiens, c’est de te voir le plus vite et le plus longtemps possible. Nous avons aussi à causer de ces reconnaissances, nous en avons 4 énormes pour après demain et 8 autres pour le 4 du mois prochain. Je ne sais pas comment nous ferons pour en trouver l’argent, et l’argent trouvé, nous serions encore très embarrassés pour les faire renouvelerc, nous étant à la campagne.
Pauvre ami, je suis vraiment fort triste d’avoir à te parler de ces hideuses affaires, surtout dans un moment où tu es accablé de travail de jour et de nuit. Va, il faut bien t’aimer pour accepter ma position et la tienne. dAussi je t’aime !

Juliette

BnF, Mss, NAF 16323, f. 191-192
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « imbécilles ».
b) « vienne ».
c) « renouveller ».
d) Juliette a écrit la fin de sa lettre au bas de la première page.

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