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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 21 octobre [18]77, dimanche matin, 10 h.

Bonjour, vous, bonjour, toi, comment la nuit ? bonne, n’est-ce pas ? la mienne couci-couça mais je me porte bien et l’amour encore mieux. J’espère que tu ne tarderas pas à te montrer en chair et en os. Justement, te voilà ! Quel bonheur !!! Il fait un temps à ravigoter un mort ; c’est grand dommage que nous ne puissions pas en profiter au moment opportun du soleil. Le soir il fait vraiment un peu trop frais pour moi qui ai perdu l’habitude de sortir par tous les temps et à toutes les heures. D’un autre côté, mon pauvre génie de somme, tu as besoin de toutes les heures de la journée pour ton travail. Je le sais et je m’y résigne avec d’autant plus de bonheur que cela nous vaudra un chef-d’œuvre de plus d’ici à six semaines. En attendant, je fais jouer la scie Nadar qui t’attend à partir d’aujourd’hui jusqu’à jeudi.
J’ai dit ; à toi de t’exécuter d’ici à trois jours. Je te préviens, en outre, que tu vas avoir à payer mercredi prochain la provision d’hiver de bois, de charbon et de fagots montant à deux cent quinze francs y compris les faux frais de portier et de portefaix. Plus la traite Rousselle le 29 de ce mois montant à 293 F. 45. Voilà, mon cher bien-aimé, le bilan de la dépense extra pour les derniers jours du mois. Sans parler de mon amour qui pèse de tout son poids sur ta vie. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 286
Transcription de Guy Rosa

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