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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16323, f. 77-78

Lundi, 10 h. 5 minutes du soir

Je suis tout à fait seule. Je t’écris aussitôt. Je t’aime, je t’admire, je t’adore, et puis je t’aime, et ainsi de suite. Mon cœur n’a pas d’autres facettes. Toi, toujours toi, encore toi. Si tu savais comme c’est bon de pouvoir laisser déborder le trop-plein de son cœur devant une personne, sinon amie, du moins bienveillante. Si tu savais comme j’ai besoin de montrer au grand jour mon adoration pour ta personne, mon admiration pour ton génie. C’est en cela que la présence d’un être quelconque m’est bonne, parce que je peux soulager ma poitrine oppressée par tous les sentiments amassés et contenus dans elle depuis que je te connais. Oui, je t’aime ! oui, je t’admire ! oui, je t’adore ! Tant pire, je suis en train de dire tout ce que j’ai sur le cœur. Fâche-toia, bats-moi, mais tu n’empêcheras pas que je ne te dise une fois toute la vérité. C’est bien vrai que je t’aime ! Mon Dieu, c’est bien vrai !
Il est déjà bien tard, est-ce que tu ne vas pas bientôt venir ? J’ai bien faim et soif de toi. Je t’ai à peine vu hier et aujourd’hui, est-ce que tu ne t’en aperçoisb pas ? Moi, je le sens trop, je compte chaque minute passée loin de toi par des siècles de souffrance.
Si je ne me retenais, je t’écrirais encore mais… Il faudra que tu me lisesc, cette raison me retient.

BnF, Mss, NAF 16323, f. 77-78
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « faches-toi ».
b) « apperçois ».
c) « lise ».

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