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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 juin 1870

Guernesey, 16 juin [18]70, jeudi matin, 6 h.

Bonjour, mon cher grand bien-aimé, comment ta nuit et celle tes chers petits. Si c’est bien, comme je l’espère, vive l’amour et sus au mal d’estomac, tel est mon style depuis que je gagne des sommes folles aux divers membres de ta famille [1]. Il ne fallait rien moins que leur façon de martingaller [2] pour me donner une veine que je qualifie de désastreuse pour eux. Cela leur apprendra à venir blaguer les fessardes guernesiaises dans leur petit Nain Jaune innocent. À propos, j’ai remarqué hier avec quelle désinvolture tu coupais, à ton fils Charles, l’honneur d’avoir présenté le premier le citoyen petit Georges à l’admiration du monde entier pour en orner le jeune Asseline qui arrive plus d’un an après la première introduction du fils par le père dans la littérature et la politique. J’ai eu la langue levée pour rectifier cette erreur historique puis j’ai pensé que c’était peut-être avec préméditation de ta part, que tu parlais ainsi et je me suis tue. Mais entre nous, je proteste contre ce déni de justice ou ce manque de mémoire.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 166
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1Juliette Drouet et Victor Hugo jouaient souvent, notamment au Nain Jaune.

[2Néologisme formé sur « martingale », système de jeu gagnant fondé sur le calcul des probabilités.

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