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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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20 mai 1872

Paris, 20 mai [18]72, lundi matin, 7 h.

Bonjour, mon tout bien-aimé, comment la nuit ? Comment l’amour ? Comment tout et le reste ? Tâchez de répondre d’une manière satisfaisante à toutes ces that is the question. Quant à moi, ma nuit fait une triste figure ce matin dans ma personne. Heureusement que je compte sur une bonne journée avec vous, ce qui me ragaillardit de fond en comble. Alea jacta est ! c’est aujourd’hui que je prends le mors aux dents à travers robes et mantelet, chapeau et bottines. Dame, coutez donc, citoillien, il y en a qui disent… Ah ! mais non ! coutez donc, citoillien, dame, coutez donc… !!! Donc, à deux heures, heure militaire, je serai sous les armes, prête à feu et à sang, sans grâce ni merci pour vous, ni pour rien, ni pour personne, tel est mon ultimatum. Je ris mais j’ai un souci très sérieux, celui du Rappel et de son puiné Le Peuple souverain. Je serais bien contente si on pouvait trouver une bonne solution qui leur permette de vivre l’un près de l’autre sans se nuire mutuellement. Cela doit être possible, surtout si tu t’en mêles. C’est dans ta haute sagesse que j’espère et je commence à me rassurer tout à fait. Je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 139
Transcription de Guy Rosa

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