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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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15 mai 1872

Paris, 15 mai [18]72, mercredi matin, 8 h.

Bonjour, mon infatigable grand bien-aimé, bonjour, je t’adore. J’espère que tu n’es pas resté trop longtemps au Rappel cette nuit et que ce surcroît de travail ne t’a pas empêché de dormir. Quant à moi je me suis couchée tout de suite après le départ de Mme P. Meurice et du citoyen Revu, si digne de ce nom puisqu’il te revoit et te corrige avec un aplomb que j’admire. J’aimerais mieux qu’il consacre un peu moins de temps à chercher ta petite bête, si tu en as, et un peu plus à chercher ses puces et à se laver de fond en comble. Enfin il m’a laissé un bouquin en latin rempli de paperasses annotées sur L’Année terrible et force citations de Despois que je t’enverrai tantôt en même temps que ton déjeuner puisque tu goûtes ces choses-là. Quant à moi, j’aime mieux autre chose, par exemple un bon rayon de soleil éclairant l’horizon d’une bonne petite promenade bras dessus, bras dessous avec toi. Telle est la dépravation de mon goût, tant pis si ça vous révolte.
Voilà un fichu temps pour le plus BEAU JOUR DE LA VIE de Mlle Estelle Gautier [1]. Espérons que sa lune de miel n’en sera pas influencée, c’est ce que je souhaite de tout cœur à cette jeune mariée fille d’un de tes meilleurs amis. Et puis je finis mon gribouillis comme je l’ai commencé : je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 135
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Elle épouse, ce même jour, le poète Émile Bergerat.

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