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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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20 décembre [1836], mardi midi ½

À quoi que ça vous avance de m’attraper toujours ? Vous êtes une bête. Vous vous repentirez un jour de vos procédés envers moi. Cependant, vieux Toto que vous êtes, vous n’aurez jamais été plus aimé et plus désiré que par moi. Pourquoi ne pas en profiter ? Je ne serai pas toujours jeune quoique je le sois beaucoup encore et ni vous non plus. Donc vous êtes une bête de perdre votre temps en promesses.
Je pense que vous n’avez aucune commission aujourd’hui. Si vous étiez bien gentil vous me feriez sortir. Je crains tant de ravoir mon mal de tête ce soir, que je ferais plutôt dix lieues à pied pour l’éviter.
Mon petit Toto, je vous n’aime [1] beaucoup de tout mon cœur. Si j’étais sûre que vous m’aimez la moitié autant, je crois que je n’aurais plus de chagrins, ni de mal de tête, ni de jalousie, plus rien des maux que le soupçon engendre. Mais pour me le prouver, mon petit homme chéri, il faudrait venir souvent et rester longtemps, il faudrait ne pas être froid et préoccupé quand vous êtes auprès de moi. Enfin il faudrait être tout le contraire de ce que vous êtes depuis longtemps avec votre pauvre Juju, qui ne peut que pleurer et vous aimer davantage. Si c’est possible, mon petit Toto, aime moi, je t’en prie, ça me rendra heureuse et joyeuse.

BnF, Mss, NAF 16328, f. 257-258
Transcription de Claudia Cardona assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Faute volontaire à valeur hypocoristique.

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