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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 25 octobre 1860, jeudi matin, 8 h.

Bonjour, mon doux adoré, bonjour et puisses-tu avoir passé une meilleure nuit que moi. Sans souffrir absolument, je n’ai pas fermé l’œil depuis 3 h. du matin. Cela ne m’étonne ni ne m’inquiète puisque cela m’arrive très souvent mais cela me fatigue, m’agace. Mais pourvu que tu aies bien dormi et que tu te portes bien ce matin, je suis contente et heureuse de mon sort. J’espère que ton étouffement se sera dissipé avant ton coucher et que tu n’as plus rien ressenti après m’avoir quittée. D’ailleurs c’est aujourd’hui notre jour de bonheur et il ne faut pas qu’aucun de nous l’attriste ni par sa santé ni par son humeur ; quant à moi j’y ferai tout mon possible et ce ne sera pas de ma faute si tu ne manges pas comme un petit ogre et si tu n’es pas aussi heureux que si tu étais né en Chine et que tu aies des beaux bonnets, des beaux habits et le reste tout comme un vrai pékin du céleste royaume. En attendant, la pluie continue de tomber comme si on la donnait pour rien et le temps n’est rien moins que drôle. Mais, [bah ?], je m’en fiche puisque je suis sûre de vous avoir presque toute la journée et que je vous aime de toute mon âme.

J.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 280
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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