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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 10 octobre 1860, mercredi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit homme bien-aimé ; bonjour, comment que ça vous va ce matin ? Avez-vous rattrapéa votre nuit dernière d’une façon [transcendante [1] ?] ? Avez-vous dormi comme plusieurs marmots ? Vous me direz cela tantôt quand vous viendrez. Quant à moi, je boulotteb le sommeil cahin-caha et je n’en suis pas pire pour cela. Ce n’est pas une raison pour suivre mon exemple, AU CONTRAIRE, et je t’engage vivement à ne pas changer tes bonnes habitudes de ne faire qu’un somme toute la nuit. Du reste voici un temps où on n’a rien de mieux à faire pour ne pas s’ennuyerc par-dessus la tête. Je ne parle pas pour moi car quelque temps qu’il fasse, pourvu que je te sache près de moi et que je sente que tu m’aimes, toutes les saisons, tous les climats et tous les pays me sont bons. Je m’y amuse, je m’y plais et j’y suis heureuse. Je suis très fâchée du petit nuage survenu entre ta femme et toi à propos de ce livre. Une autre fois je ferai attention avant d’en prêter à personne. En attendant, si tu veux nous pourrons commencer ce soir nos lectures d’hiver par Michelet. Cela me fera plaisir de le relire avec toi et je le comprendrai d’autant mieux car tu es ma lumière, ma raison et mon soleil. Je t’adore.

J.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 267
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « rattrappé ».
b) « boullotte ».
c) « s’ennuier ».

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