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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 20 septembre [18]77, jeudi soir 6 h. ½

Je crains que Paul Meurice ne vienne pas ce soir ; mais cependant je n’ai pas osé retenir Lesclide, ce qui nous expose à être 13 ce soir à table ! Si cela était, mon grand bien-aimé, plutôt que d’affronter ce méchant chiffre, j’en profiterais pour rester chez moi et pour me reposer car je me sens tout à fait fatiguée. Je te dis tout cela d’avance afin que tu ne croies pas que je m’impose avec humeur ce sacrifice, qui en est un chaque fois que je me prive du bonheur et de l’honneur de m’asseoir auprès de toi, mais que je ferai de grand cœur ce soir pour ne porter préjudice à personne. J’ai hâte que tu sois sorti de ton livre dans l’espoir que tu voudras bien, sinon suspendre ton travail ce qui n’est pas à désirer pour personne, le ralentir. En attendant, je t’admire jusqu’au vertige et je t’aime jusqu’à la mort.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 256
Transcription de Guy Rosa
[Souchon, Massin]

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