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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 sept[embre] [18]72, mardin matin, 7 h. ¼

Bonjour, mon tout bien-aimé, cette nuit a-t-elle été meilleure que la précédente ? C’est ce que je saurai tantôt quand je te verrai ; jusque-là, il faut que je me contente de l’espérer et de le désirer ardemment. Je n’ose pas te parler de ce qui te préoccupe uniquement en ce moment de peur d’ajouter à tes secrets chagrins ; mais je donnerais tout au monde pour qu’une heureuse solution te mette à même de vivre avec les tiens jusqu’à la fin de ta chère vie, c’est à dire jusqu’à l’âge le plus reculé. Malheureusement tout mon amour et tout mon dévouement pour toi n’ont pas et ne peuvent avoir aucune influence sur ta destinée et sur ton bonheur. Je le constate avec une tristesse profonde et je redouble de tendresse, de vénération et d’adoration pour excuser dans le fond de mon cœur l’inutilité dont je te suis. Mais si je ne sers pas à ton bonheur je m’efforce de n’y pas faire obstacle et je suis prête à tout faire dès à présent, toujours et partout où tu croiras devoir aller pour être plus heureux qu’ici ou moins malheureux, ce qui est la même chose : je te donne mon corps, mon cœur, ma vie, mon âme pour en faire ce que tu voudras.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 258
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette

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