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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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1er septembre 1872

Guernesey, 1er septembre, [18]72, dimanche matin, 7 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour, mon heureux Papapa. J’espère que tu as bien dormi sous l’aile de Petite Jeanne. J’ai bien pensé à vous deux cette nuit dans mes fréquentes interrogations de sommeil. J’ai même rêvé que je faisais votre dortoir. Je suis bien contente que Petite Jeanne ait pris André [1] en si grande sympathie, cela l’empêchera de trop s’apercevoir de l’absence de sa mère et de son frère. Cela est d’autant plus heureux qu’il est à craindre, si le vent continue de souffler de l’ouest, que la villégiature de Mme Charles et de ton fils ne se prolonge à Jersey. Ce sont vraiment de bien aimables et de bien charmants hôtes que les d’Alton. Tu feras bien de les retenir le plus que tu pourras. J’y pousse d’autant plus que j’espère que leur présence chez toi nous vaudra à tous quelques bonnes petites lectures de derrière les fagots. En attendant, je me permets de te demander pourquoi tu n’as arboréa aucun signal [2] de toute la journée d’hier ? Je doute que vous ayez aucune bonne raison à me donner de cet oubli INQUALIFIABLE. Aussi je tiens en réserve ma trique la plus rayée et mon revolver à trente-cinq milliards de coups. Sois tranquille, je ne te dis que ça.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 241
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette

a) « arborer ».

Notes

[1André d’Alton-Shée, fils du couple d’Alton-Shée en villégiature chez Hugo à Guernesey durant l’été 1872.

[2Voir Torchon radieux.

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