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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 23 juillet [18]72, mardi matin, 7 h. ½

Cher bien-aimé, je me hâte de te donner mon bonjour dans la crainte qu’il n’en reste plus rien dans cette immense suerie qui fait ruisseler mon corps comme une fontaine en rupture de source. J’espère que tu as bien dormi malgré cette chaleur féroce. Quant à moi je veux tâcher de prendre pour du sommeil le cauchemara de chaudière bouillante dans lequel j’ai cuit toute la nuit ; quant à sortir dans la journée rien ne pourrait m’y décider pas même pour retourner séance tenante à Guernesey. D’abord je n’y serais plus à Guernesey il est passé pour moi à l’état de belle Philis [1] et je deséspère de jamais le revoir. Tu peux donc continuer à inviter Pelleport après Pauliat, Glatigny avec Cauvain et tutti quanti, j’y consens jusqu’à ma parfaite crevaisonb qui ne peut pas heureusement tarderc maintenant. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 211
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette

a) « cauchermard ».
b) « crêvaison ».
c) « tardé ».

Notes

[1Le Misanthrope, Oronte, acte I, scène 2 : « Belle Philis, on désespère,/ Alors qu’on espère toujours ».

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