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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 février [18]70, vendredi matin, 8 h. ½

Je viens d’envoyer chez toi, mon cher bien-aimé, sous prétexte du vin à faire apporter, pour savoir comment tu avais passé cette nuit de bourrasques, de vent, de tempête de neige et de gelée à fond. Mais personne n’a pu en rien dire à Henriette parce qu’on ne t’avait pas encore aperçu ce matin. J’espère, par le désir que j’en ai, et par ma propre expérience, que tu as bien dormi et que ta douleur n’a pas osé se montrer de toute la nuit. Il paraît que le pied de Mariette va toujours de mieux en mieux, ce dont je suis bien contente pour toi et pour elle car elle t’est vraiment dévouée et c’est une honnête et bonne créature très travailleuse et très courageuse. Chez moi tout va bien aussi (pour le moment) et je pense qu’Henriette finira par guérir tout à fait. Je n’ose pas en dire autant du pauvre citoyen Kesler qui me paraît encore bien malade et je crois incurablement [1]. Après cela le mariage est peut-être la panacée qu’il lui faut. C’est ce dont la docteuse [Bajeux ? Bayeux ?] est juge en premier et dernier ressort. Je leur COITE une bonne lune de miel et pis vla tout. Je t’aime, je t’aime, je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 42

Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1En effet, Kesler n’en a plus que pour deux mois à vivre, mais il croit encore pouvoir se marier avec celle dont il est amoureux et que Juliette surnomme « la Duchesse ».

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