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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 4 janvier [18]70, mardi matin, 8 h. ½

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour et bonheur si tu as, comme je l’espère, passé une bonne nuit et si ton bobo t’a lâché tout à fait pour ne plus revenir. Le temps très doux n’est pourtant qu’à moitié propice pour cela car il fait très humide. Quant à moi, je suis tellement envahie par les douleurs goutteuses que je ne sais à laquelle entendre, surtout en ce moment. Tout cela n’est pas précisément folâtre sans compter la pauvre Henriette qui va de mal en pire malgré les efforts qu’elle fait pour prouver le contraire. Je crains bien que la pauvre enfant ne soit forcée d’interrompre encore une fois son quasi service, ce qui ne me fait pas rire et Suzanne encore moins. Ce n’est pas la patience ni la charité qui nous manquent à l’une et à l’autre mais se sont les charnières qui ne veulent plus fonctionner. Cela étant, que devenir ? C’est ici qu’une forte Sainte-Perrine [1] serait d’un bon secours. C’est grand dommage que vous lui préfériez les Duchesses anglaises et les bas-bleus français [2]. Moi je vous adore, c’est ma seule et définitive ressource contre tous mes maux et à tous mes embarras.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 5

Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1Plusieurs hospices, dont un à Paris, portent alors le nom de Sainte-Perrine.

[2Juliette est jalouse de la duchesse de Saint-Albans et sa fille, que Hugo fréquente à cette époque.

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