Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1868 > Août > 15

Bruxelles, 15 août [18]68, samedi matin, 7 h.

Bonjour, mon toujours plus grand, plus doux et plus adorable bien-aimé, bonjour. Comment as-tu passé la nuit ? Bien agitée, probablement, car il est bien difficile qu’il en soit autrement avec tous les soucis et toutes les affaires qui t’accablent. En vérité, n’était le bonheur que tu as dans ta famille, j’en suis presque à regretter pour toi que tu ne sois pas resté tranquillement à Guernesey à finir ton livre [1]. Peut-être entre-t-il beaucoup d’égoïsme dans mon regret, je [ne] dis pas non, mais cela n’empêche pas que tu ne sois encore plus surchargé et plus surmené ici qu’à Guernesey. Après cela, il faut ajouter aussi pour être juste, que tu as bien de douces compensations sans compter les bonnes fortunes comme celle de Mme Atwooda aujourd’hui. En somme, peut être n’y a-t-il que moi à plaindre dans cette bagarre de travail, de plaisir, d’affaires et de sentiments où j’ai tous les ennuis sans le profit. Cher adoré, je ne voulais pas t’écrire une lettre maussade et c’est ce que j’ai fait malgré moi. Et pourtant je t’adore et je te bénis.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 224
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « Madame Advood ».

Notes

[1Victor Hugo rédige alors le dénouement de son roman L’Homme qui rit. Il l’achève le 23 août 1868.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne